Chants de Trouvères et Minnesänger juifs, Piyoutim sur la destruction
des communautés rhénanes et le martyre de Troyes, Chansons des
Croisades, Kreuzug Lyrik, Hymnes latins et répertoire de danse de
France et d'Allemagne médiévales...
Au XIème siècle en Europe du Nord, des communautés juives
résidaient déjà depuis plusieurs générations. Bien qu'assez souvent
isolés, les Juifs en France et en Allemagne parlaient la langue
vernaculaire et adoptaient de nombreux aspects de la culture, des
valeurs et des coutumes de leurs voisins, comme en attestent des poèmes
en hébreu et en français (certains basés sur des paroles de Trouvères)
ou des œuvres de poètes courtois - Minnesänger - juifs.
Bien que les relations entre juifs et chrétiens n'étaient pas
optimales, les Juifs faisaient néanmoins partie d’une Renaissance
culturelle qui eut lieu durant les XIIème et XIIIème siècles. D'un
point de vue général, le mouvement européen visant à reprendre
possession de la Terre Sainte faisait également partie de cette
Renaissance, source d'inspiration pour les poètes courtisans et les
clercs qui écrivaient des chants à l'honneur des croisades et des
Croisés.
Près de 200 pièces sont parvenues jusqu'à nous, en provençal, allemand
et ancien français, ainsi qu’un certain nombre d'hymnes en latins
dédiés à la cause.
Les croisades feront ressortir le pire, mais aussi quelques bons
aspects des rapports entre chrétiens et juifs. Cependant, même si la
vie n'était pas idyllique auparavant, la population juive n'était
aucunement préparée à la spectaculaire destruction, en 1096, des
communautés rhénanes de Spire, Mayence et Worms, aux mains des croisés
francs en chemin pour Jerusalem.
Enrico Fink : voix
Lior Leibovici : voix
Luca Piccioni : voix, luth, guitérne
Avery Gosfield : flûte à bec, flûte et tambour
Massimiliano Dragoni : percussion, psaltérion
Élodie Poirier : vielle, rebec
Cet ensemble s'est spécialisé dans les répertoires peu
connus de la Renaissance et du Moyen-Âge, auquel il redonne
littéralement vie d'une façon entraînante et divertissante,
parfaitement adaptée au public du XXIème siècle. Cette façon unique de
combiner la recherche musicologique de pointe et un style de
performance spontanée et énergique, leur a valu des félicitations de la
part de la presse internationale, du public et des organisateurs de
concerts. L'ensemble a produit six CD primés, des dizaines
d'enregistrements radiophoniques, ainsi que des documentaires pour les
télévisions néerlandaise, italienne, française, allemande et suisse.
Une grande partie de l'activité de Lucidarium est consacrée à la
musique des «autres», c’est-à-dire de ceux qui vivaient à l'ombre des
institutions religieuses ou civiles et de la noblesse. En effet, même
si les données disponibles sont incomplètes, Lucidarium tient à montrer
que l'expression artistique dépasse les domaines des hommes blancs,
cultivés, européens et chrétiens, en créant plusieurs programmes -
premières mondiales - consacrés aux musiques et cultures juives. C'est
en combinant des reconstitutions de poésie chantée juive, de liturgie
traditionnelle et de chants et danses que Juifs et Gentils auraient
utilisés pour les célébrations, que ces musiciens tentent d'évoquer les
divers paysages sonores juifs des époques médiévales et de la
Renaissance.